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VIE DE RANCÉ

dans ces sortes de détails. Quelque chose qu’on puisse me dire et que je puisse apprendre, je n’en ferai jamais aucun autre usage que de les sacrifier à la paix et à la charité chrétienne. Ecrivez donc, si vous voulez, contre l’abus que l’on peut faire de l’étude et de la science, mais épargnez en même temps l’une et l’autre, parce qu’elles sont bonnes en elles-mêmes et que l’on en peut faire un très bon usage dans les communautés religieuses. C’est la charité qui, unissant les travaux des uns avec l’étude des autres par l’union de leurs cœurs, fait que ceux qui étudient participent au mérite du travail de leurs frères, et que ceux qui travaillent profitent des lumières de ceux qui étudient. Je souhaite de tout mon cœur que ce soit là notre partage aux uns et aux autres ; heureux si ce pouvait être là le fruit de nos disputes, et si, nos sentiments étant partagés au sujet de la science, ils demeuraient réunis au moins dans l’esprit de charité. Pardonnez-moi, mon révérend père, car il faut finir par les paroles du saint docteur ; pardonnez-moi si j’ai parlé avec quelque sorte de liberté, et soyez persuadé que je ne l’ai fait par aucun dessein de vous blesser : non ad contumeliam tuam, sed ad defensionem meam. Néanmoins,