qui ne se pense assuré d’aller aux astres ? Pour moi, tout épris que je puisse être de ma chétive personne, je sais bien que je ne dépasserai pas ma vie. On déterre dans des îles de Norvège quelques urnes gravées de caractères indéchiffrables. À qui appartiennent ces cendres ? Les vents n’en savent rien.
Mabillon, né le 23 novembre 1632, à Saint-Pierre-Mont, village du diocèse de Reims, mourut sept ans après Rancé, le 27 décembre 1707. En apprenant cette mort, Clément XI dit que « Mabillon devait être inhumé dans le lieu le plus distingué, parce qu’on ne manquerait pas de demander où il avait été déposé : Ubi posuistis eum ? »
Les restes du savant, après avoir été conservés au Musée des monuments français, ont été reportés, au mois de février 1819, à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Notre maître à tous, M. Augustin Thierry a écrit ces paroles sur le premier monument de notre monarchie : découvrons-nous avec respect pour entrer dans le caveau funèbre : « Cette église fut le tombeau des princes mérovingiens ; son pavé subsiste ; et dans l’enceinte de l’édifice, rebâti plusieurs fois, il garde encore la poussière des fils du conquérant