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LIVRE QUATRIÈME

Rancé, et renferme ses études sur la Trinité, c’est-à-dire des recherches sur ce qu’en avaient dit Platon, Justin, Clément d’Alexandrie, sans oublier les hymnes d’Orphée ; grandes recherches que ne faisait point Rancé à la Trappe et qui sont visiblement de sa jeunesse. L’écriture de l’ouvrage inédit que je cote est d’un jeune homme ; le grec est facile à lire, presque toutes les lettres compliquées sont remplacées par des lettres simples. Rancé remarque que le Symbole de Nicée a ajouté au Credo le mot fils.

Rancé avait voulu l’obscurité, et c’est un moine, son compagnon, qui ne signe point, qui se trompe même d’année, ayant mis 1600 pour 1700, qui nous apprend sa mort, laquelle n’importe aujourd’hui à personne.

Rancé a écrit prodigieusement de lettres. Si on les imprimait jamais avec ses œuvres, on verrait qu’une seule idée a dominé sa vie ; malheureusement on n’aurait pas les lettres qu’il écrivait avant sa conversion et qu’au moment de sa vêture il ordonna de brûler. Ce serait seulement une étude remarquable par la différence des correspondants auxquels il s’adressa, mais toujours avec une idée fixe. Les réponses à ces lettres seraient plus variées encore et toucheraient à