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VIE DE RANCÉ

clergé en 1645 ; en même temps l’archevêque donna sa démission de premier aumônier du duc d’Orléans, après avoir obtenu de Gaston que l’abbé Le Bouthillier serait pourvu de cette charge. L’assemblée du clergé dura deux ans. Rancé ne s’y montra que la première année ; il y resserra les liens qui l’unissaient au cardinal de Retz, capable à lui seul d’empoisonner les plus heureuses natures ; il parla en faveur de son ami. Mazarin disait : « Si l’on voulait croire l’abbé de Rancé, il faudrait aller avec la croix et la bannière au-devant du cardinal de Retz. » Rancé augmenta sa réputation dans cette assemblée en venant au secours de François de Harlay, archevêque de Rouen, depuis archevêque de Paris. Le clergé chargea l’abbé Le Bouthillier de surveiller, avec les évêques de Vence et de Montpellier, une édition grecque d’Eusèbe, ou, selon d’autres, de Sozomène et de Socrate. Il fut complimenté sur sa nomination de premier aumônier du duc d’Orléans ; il signa le formulaire, car il ne cessait de suivre les doctrines de Bossuet en différant de sa conduite. Comme parlementaire, il était fidèle à la cour. Des disputes s’élevèrent. Rancé s’opposa à diverses propositions ; il montrait une grande entente des affaires. Il déplut.