Page:Chaucer - Les Contes de Canterbury.djvu/154

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sans oublier de prendre au moulin leur gâteau,
fait d’un demi-boisseau de farine et bien cuit.

Ainsi est le meunier orgueilleux bien battu ;
encore a-t-il perdu la mouture du blé ;
sans compter qu’il a fait tous les frais du souper
des clercs Alain et Jean, qui l’ont battu si bien.
On lui a caressé et sa femme et sa fille.
Cela, meunier, cela t’apprendra à tromper.
Et c’est pourquoi l’on dit ce proverbe très vrai :
4320 « Il ne doit pas s’attendre au bien qui fait le mal ;
qui fut trompeur sera trompé. »
Et Dieu, qui tout là-haut trône en sa majesté,
garde la compagnie, tant petits comme grands !
Ainsi ai-je payé le meunier dans mon conte.


Ici finit le conte de l’Intendant.