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ressentait encore au 8e siècle de l’état agreste et sauvage des Gaules. Les espèces des arbres fruitiers étaient en petit nombre et de qualités médiocres ; Charlemagne contribua singulièrement à les multiplier et à les améliorer. L’Italie, le Levant et l’Asie lui en fournirent d’excellentes, et la greffe perfectionnée bonifia les indigènes (Voy. Hortus Caroli M., excerptus ex capit., de villis, anni 800). Sous ce calife les Arabes apportèrent, dit-on, en Europe les chiffres indiens, dont l’usage fut substitué peu à peu à celui des chiffres romains. Il mourut l’an 800 de J. C. et le vingt-troisième de son règne. Il fut si dévot musulman, qu’il fit huit fois le pèlerinage de la Mecque ; il fut le dernier calife qui le fit. Quand il ne pouvait y aller, il entretenait trois cents pélerins à ses dépens. Il donnait tous les jours aux pauvres des sommes considérables, et faisait cent génuflexions par jour. Aaron avait partagé avant sa mort son vaste empire entre ses trois fils. Il donna à Amin, son fils aîné, la dignité de calife, avec Bagdad, la Chaldée, l’Arabie, la Mésopotamie, la Médie, la Palestine, et toute la partie de l’Égypte qui était dans sa dépendance. Mamoun, son second fils, eut la Perse, les Indes, le Chorasan, et une partie du pays qui était au-delà de l’Oxus : Motassem, le plus jeune des trois, ne fut pas aussi bien partagé que les deux autres ; il lui laissa cependant l’Arménie, la Natolie, la Géorgie, la Circassie, et tout ce que les califes possédaient au-delà de la mer Noire.

AARON (Isaac), né vers le milieu du 11e siècle, interprète de Manuel Comnène pour les langues occidentales, trahissait ce

prince, en révélant ses secrets aux ambassadeurs des princes d’Occident. Son crime ayant été découvert par l’impératrice, il eut les yeux crevés, et ses biens furent confisqués. Lorsqu’Andronic Comnène eut usurpé le trône impérial, ce scélérat lui conseilla de ne pas se contenter d’arracher les yeux de ses ennemis, mais de leur couper encore la langue, qui pouvait lui nuire davantage. Isaac l’Ange étant monté sur le trône, pratiqua ce conseil contre son auteur, et lui fit couper une langue qui avait conseillé tant de crimes. Il se mêlait aussi de prédictions et de nécromancie.

AARON-ARISCON, célèbre rabbin caraïte était médecin à Constantinople vers la fin du 13e siècle. Il jouissait d’une grande réputation sous tous les rapports. On lui doit : I. Commentaire sur le Pentateuque, qui ne se trouve que manuscrit à la bibliothèque du Roi, et qui est estimé. Rich. Simon en parle dans son Histoire critique de l’ancien Testament, pag. 163 ; et Wolfius, dans sa Bibliotheca hébraïca, tom. i, pag. 120. Il en existait une copie dans la bibliothèque publique de Leyde, et une dans celle des Pères de l’Oratoire à Paris. Cette dernière copie porte au frontispice que l’ouvrage a été composé en 5054 (1294). II. Commentaire sur les premiers prophètes, c’est-à-dire, sur les Livres de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois, traduit de l’arabe en hébreu. Ce manuscrit était aussi dans la bibliothèque de Leyde. III.Commentaire sur Isaie et sur les Psaumes, dans la même bibliothèque. IV. Commentaire sur Job, l’auteur en parle dans son commentaire sur