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rien de son pays ni de ses parens. On ignore même le temps auquel il a vécu. Quelques-uns le font contemporain d’Amos, d’Osée, d’Isaïe ; d’autres croient qu’il a écrit depuis la ruine de Jérusalem par les Chaldéens. Saint Jérôme parle de son tombeau, que Sainte Paule vit à Samarie. Il y a eu deux autres Abdias ; l’un père de Jesmaïas, du temps de David ; l’autre, lévite, de la famille de Mérari, fut employé sous Josias à la réparation du temple de Jérusalem.

ABDIAS, intendant de la maison d’Achab, roi d’Israël du temps du prophète Élie. Cet officier, au milieu d’une cour impie et corrompue, se conserva pur et sans tache. Lorsque Jézabel poursuivait les prophètes du Seigneur, pour les faire mourir, Abdias en sauva cent, qu’il cacha dans deux cavernes, où il les nourrissait de pain et d’eau. Quelques-uns le confondent avec le prophète.

ABDIAS, de Babylone, imposteur imbécille, a laissé une histoire fabuleuse, intitulée : Historia certaminis apostolici. Ce visionnaire avait, disait-il, connu Jésus-Christ, qui l’avait mis au rang des soixante-douze disciples. Le manuscrit de sa légende fut trouvé dans le monastère d’Ossach en Carinthie, où l’on aurait dû le laisser. Wolfgang Lazius qui fit cette belle découverte, fit imprimer l’ouvrage à Bâle en 1551, in-fol., comme un monument précieux ; mais le public qui ne vit dans cette histoire, que des fables absurdes et des contradictions palpables, se moqua également de l’auteur et de l’éditeur.

ABDISSI. Voyez Ebed-Jesu.

ABDOLATIF, historien arabe,

protégé par le sultan Saladin, a écrit, dit-on, plus de cent cinquante ouvrages, dont un seul, son Histoire de l’Égypte, nous a été conservé par Pococke, et traduit en latin en 1748 par Thomas Hunt, professeur d’arabe, in-4o. La bibliothèque bodléienne possède le manuscrit qu’il en avait apporte d’Égypte. Son fils le traduisit en partie, et il publia d’abord l’original et la traduction des trois premiers chapitres ; ensuite une partie du quatrième. L’ouvrage en resta là, jusqu’à ce que le docteur White publia, un demi-siècle après, à Londres, Abdollatiphi historiœ Egypti Compendium, arabicè et latinè., 1 vol. in-4, 1800. Texte correct, version fidèle, édition élégante. L’ouvrage est divisé en deux livres, dont le premier à six chapitres et le second trois. M. Silvestre de Sacy a donné une traduction de cet ouvrage. Paris, 1810, in-4o.

ABDOLONYME, prince sidonien, fut contraint de travailler à la terre pour gagner sa vie. Alexandre-le-Grand, qui faisait des rois, et qui les détrônait à son gré, ôta le sceptre à Straton, roi de Sidon, pour le mettre dans les mains d’Abdolonyme. Ce prince ayant ensuite demandé au nouveau roi, comment il avait pu supporter sa misère, Abdolonyme lui répondit : Plaise à Dieu que je supporte de même la grandeur ! Je n’ai jamais manqué de rien, tant que je n’ai rien possédé ; mes mains ont fourni à tous mes besoins. » Alexandre, charmé de cette réponse ajouta une contrée voisine à son petit royaume, et lui fit donner une partie du butin fait sur les Perses. Quinte-Curce a vraisemblablement brodé l’épisode d’Abdolonyme pour rendre