Page:Chaudon, Delandine, Goigoux - Dictionnaire historique, tome 15.djvu/78

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candeur dans cet aveu. Un si petit nombre d’esprits sont en état de comprendre de tels raisonnemens, et ceux qui en sont capables ont une telle tendance à se combattre les uns les autres, que c’est rendre un grand service à la foi religieuse, que de bannir la métaphysique de toutes les questions qui tiennent à l’existence de Dieu, au libre arbitre, à l’origine du bien et du mal. » Kant mourut presque octogénaire le 12 février 1804. Le caractère de Kant était assez conforme à ses opinions métaphysiques : il avait souvent le même vague dans son esprit que l’on trouve dans sa doctrine ; et ce vague partant de l’extrême flexibilité de ses fibres, il ne serait pas étonnant que cette flexibilité eût influé et sur l’une et sur l’autre. Le moindre bruit qu’il entendait, interrompait ses études de la journée, et lui faisait perdre le fil de ses discours. Il avait une voix extrêmement faible, et on ne l’entendait que de très-près ; dans ses cours et dans ses leçons, ceux qui écrivaient, formaient la ligne la plus proche. Il avait l’habitude de fixer ses regards sur celui d’entre eux qui était assis précisément vis-à-vis de lui. On raconte à ce sujet que, si la même personne qu’il avait vue pendant quelque temps à cette place manquait, il souffrait alors de ses distractions qui lui étaient d’ailleurs assez communes. Pendant plusieurs mois un jeune homme auquel il s’adressait toujours avait pris la même place ; il manquait un bouton à son habit, qu’il songea à faire recoudre. Kant, qui s’en apperçut aussitôt, fut distrait pendant l’heure entière de la leçon, s’interrompit plusieurs fois, ne pouvant suivre le fil de son discours. La leçons terminée ; il fit appeler le jeune homme, et le pria instamment d’ôter le bouton de son habit. Un des principes de Kant était « que rien n’est essentiellement bon ou mauvais, hormis l’intention. » Dans une société l’on s’entretenait sur le désir qu’on aurait à se rencontrer et à parler dans une autre vie avec quelqu’un des hommes les plus célèbres ; celui-ci désignait Socrate ; un antre Homère, un autre Cicéron. Kant ajouta de son côté : « Je ne désire que d’y « trouver mon Lamp. » C’était le nom de son domestique, dans lequel il avait reconnu de fort bonnes intentions.


KAORK, surnommé Meghrig, c’est-à-dire Mielleux, naquit l'an 1045 de J.-C., et s’appliqua à l’étude de la philosophie et de la théologie. La douceur de son caractère et les connaissances qu ?il avait acquises lui assurèrent bientôt la place de secrétaire auprès près du patriarche d’Arménie : ce chef d’église lui accorda ensuite le bâton doctoral et le nomma de son conseil ; Kaork remplit les devoirs de ses fonctions avec honneur et dignité, et mourut vers l’an 1115, âgé de 70 ans. On connaît de lui ; I. La Vie de saint Grégoire illuminateur, écrite en vers arméniens. II. Un Commentaire de Job. III. Un Traité de philosophie, d’après le système d'Aristote, IV. Une Logique à l'usage des écoles.


KAPEL. Voyez Capel.


KAPILA ou CAPILA, philosophe indien et le plus ancien chef de secte, dont il existe un ouvrage entier, fut¿l’inventeur du sank'hya, c’est-à-dire de cette philosophie des nombres, qui semble se rapproche rien partie de la métaphysique de Pytha-