Page:Chaudon, Dictionnaire historique, 1766 tome 1-A-DYN.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PRÉFACE.


IL a paru deux Dictionnaires Historiques Portatifs avant celui que nous osons présenter au Public éclairé. Le premier est une analyse séche & maigre, en deux volumes in-8. des dix gros in-folio de Moreri. L’Auteur a voulu réduire ce Colosse, & il en a fait un Nain. Cet Abrégé est trop superficiel, sur-tout dans le premier volume pour donner unc idée de l’Histoire civile & littéraire, telle qu’elle doit être dans la tête d’un homme un peu instruit. Sans être long, on peut apprendre au Lecteur ce qui intéresse le plus sa curiosité. M. l’Abbé Ladvocat ne l’a poinc fait ; ou s’il y a quelques articles bien remplis, ils le sont trop, pour un ouvrage si vuide. (* [1]) Il est constant, dit-il ingénument, que j’ai composé ce petit Ouvrage, dans des tems de récréation, à la can pagne, où j’étois allé pour rétablir ma santé. Mais quelque, sa voir que l’on ait, faut il composer par maniére de délassement & dans un tems de convalescence, un Livre qui demande un tra vail assidu, & la santé la plus vigoureuse ? Est-ce à la campagne qu’on doit écrire quand on peut travailler dans la Bibliothéque de Sorbonne ? Peut-on être surpris, après cet aveu, que les notices des ouvrages des Peintres, des Sculpteurs, des Musiciens, &c. ne satisfassent ni les amateurs, ni les Artistes ? Qu’une foule d’autres articles laisse tant à désirer ? Que les mèmes écrivains se trouvent deux fois sous des noms différens, &c. &c. &c. (** [2])

  1. (*) voyez les 1er. & second Avertissement du Dictionnaire Historique.
  2. (*) Nous avions déja fait ces réproches à M. l’Abbé Ladvocat, lors que nous les avons vûs confirmés dans deux Critiques de son Ouvrage. La premiere parut en 1762. sous le titre de : Lettre a’un Professeur de Douay a un Professeur de Louvain, in-8°. & la seconde a vû le jour en 1763. sous le tître de : Reponse d’un Professeur de Louvain à un Professeur de Douay. Il résulte de ces deux Brochures que le Dictionnaire Historique du Professeur en Hébreu est assez mal écrit en François ; qu’il y a une foule de fautes de Chronologie, de Géographie, d’Histoire, de Bibliographie ; que les jugemens sur les Ecrivains sont très-peu exacts ; que parmi le grand nombre d’articles, dont il a chargé sa compilation, les uns sont inutiles, les autres multipliés mal-à-propos, ceux ci hors de place, ceux-là pleins de bévues considérables, &c. L’Auteur du Dictionnaire, Critique reproche encore à M. l’Abbé Ladvocat de prodiguer, avec complaisance, les eloges les plus excessifs & les plus déplacés, au merite le plus médiocre….. de ne rapporter que ce qui peut faire honneur à ses amis, & de se taire prudemment sur ce qui pourroit faire ombre au tableau… de n’avoir fait qu’un squélette sans chaleur & sans vie. Il se flatte d’avoir evité la sécheresse & l’air dechari é de l’abbréviateur de Moreri, d’avoir ccr rigé ses infidélités, rélevé ses erreurs, repoussé ses calomnies, dévoile ses imposou res, &ç, » a Critique Préf,
A ij