Page:Chaudon, Dictionnaire historique, 1766 tome 4-QUA-ZYP.djvu/566

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me ;il y mit tout à feu & à sang, ruina les Monastères & brula les Campagnes. Son armée grossissoit tous les jours ; pour éprouver la valeur de sestroupes, illesmenaàlape tite Ville de Rkiekan, qui avoit une fortéresse ; il emporta l’une & l’autre & condamna aux flâmes sept Prêtres. De-là il se rendit à Prachaticz , la somma de se rendre , & de chasser tous les Catholiques. Les Habitans rejetterent ces conditions avec mé pris ; Zisca fit donner l’assaut , prit la Ville , & la réduisit en cendre. Sigismond allarmé de ses progrés, lui envoya des Ambasladeurs , lui offrit le gouvernement de la Bohême avec les conditions les plus honorables & les plus lucratives , s’il vouioit ramener les rebelles à l’obéissance. La Peste fit échouer ces Negociations ; Zisca en fut attaqué & en mourut en 1424. C’est une fable que l’ordre qu’on raconte qu’il donna en mou rant de faire un tambour de sa peau. Théobalde témoigne qu’on lisoit en core de son temps cette Epitaphe é• CygitJeanZisca,quine lecedaa aucun Général dans l’art militaire. Ri goureux vengeur de l’orgueil & de l’a varice des Ecclésiastiques , & ardent Defenseur de la Patrie. Ce que fit en faveur de la République Romaine Ap pius Claudius l’Aveugle par ses Con seils, & Marcus Furius Camillus par sa valeur, je l’ai fait en faveur de ma Patrie : Je n’ai jamais manque a la fortune , & elle ne rn’a jamais man qué ; tout aveugle que j’étois, j’ai tou jours bien vu les . occasions d’agir ;j’ai vaincu onze fois en bataille rangée ; j’ai pris en main la cause des mal heureux & celle des indigens contre des Prérres sensuels & chargés de graisse , & j’ai eprouvé le secours de Dieu dans cette entreprise. Si leur haine & leur envie ne m’en avoient empêché , j’au rois été mis au rang des plus illustres personnages ; cependant , malgré le Pa pe , mes os reposenr dans ce lieu sacré. · ZIZIM ou ZIZIME , Fils de Ma homet II, Empereur des Turcs & Fre re de Bajazet II, est l’un des Prin ces Turcs dont nos Historiens ont le plus parlé. Mahomet lI craignoit que l’amitié de ces deux Freres ne les réunit contre lui, ou que la jalousie me mit de la division entr’eux. Il donna à Zizim le Gouvernement de la Lycaonie dans l’Asie mineure , & à Bajazet celui de la Paphlagonie » & les tint toujours si éloignés l’un de l’autre , qu’ils ne s’étoient vus qu’une seule fois, lorsqu’il mourut le 3 Mai148I. Après samort , Ba jazet , qui étoit l’Ainé, devoit natu rellement lui succéder , & fut en effet déclaré Empereur le premier ; mais Zizim prétendit que l’Empire lui appartenoit, parce qu’il étoit né depuis que Mahomet II avoit été Em pereur , au lieu que Bajazet étoit venu au monde dans le temps que Mahomet n’étoit encore qu’un hom me privé. Il s’empara de Pruse, an cienne demeure des Empereurs Otto mans, & se fit un parti considérable ; mais ayant eté défait par Achomar, Général de l’Armée de Bajazet , il se retira en Egypte, puis en Cilicie, & de-là en Lycie. Ne trouvant aucun asyle assuré , il demanda une re traite au Grand-Maître de Rhodes , où il fut reçu magnifiquement au mois de Juillet 1484. Il en partit au premier de Septembre suivant , pour venir en France. Il y fut gardé dans la Commanderie de Bourgneuf,sur les confins du Poitou & de la Marche, & y demeura jusqu’en l’an 1489 , qu’il fut livré aux députés du Pape Innocent VIII, & conduit à Rome, Alexandre VI le livra , en 1495 , à Charles VIII, & il mourut peu de temps après. On dit que ce Pape avoit eu soin de le faire empoisonner, de peur que la France n’en tirât quelque avan tage. On ajoute qu’Alexandre avoit reçu de Bajaz et une grande somme d’argent, pour faire périr ce Prince. Il laissa un fils nommé Amurath, qui se réfugia à Rhodes ; mais après la prise de la Place , ce Prince infortu né, qui s’étoit caché dans l’espéran ce de se sauver dans le vaisseau du Grand-Maître, fut découvert & me né à l’Empereur Soliman , qui le fit aussi-tôt étrangler en présence de toute son armée , avec ses deux en fans mâles : deux Filles qu’il avoit A