Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/136

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éloquent, courageux, bon général. Ses talens grossirent encore son parti. À la tête de ses légions, il se rendit maître de la plupart des provinces de l’Asie, tant par la douceur que par la force ; il désola entiérement celles qui montroient une forte résistance, & il s’empara des revenus publics. Ces guerres civiles exciterent les Sarrasins à fondre sur l’empereur avec leur fureur ordinaire ; ils ravagerent indifféremment les provinces qui s’étoient rendues à Thomas, & celles qui demeuroient encore attachées à Michel : ni l’un ni l’autre de ces rivaux n’étoient assez forts pour les repousser. Thomas mit en œuvre tout ce qu’il avoit de souplesse & d’habileté pour se les rendre favorables ; il fit valoir quelques avantages qu’il avoit sur eux, & promit de leur prêter le secours de ses armes quand il auroit vengé la mort de Léon. Les Musulmans, qui ne pénétrerent pas son dessein, consentirent à une trêve, & se retirerent à Damas.

Thomas délivré d’un ennemi si puissant, & capable de faire avorter ses projets, prend le titre d’empereur. Il se fit couronner à Antioche par le patriarche Job ; il en exerce l’autorité d’une maniere absolue, & tirant de nouvelles