confiance en lui. D’après ce discours, il se fit proclamer roi, il en prit toutes les marques, & s’étant mis à la tête d’une troupe de gens hardis que la prévention aveugloit & déterminoit à tout, il attaqua les différens partis de Tartares qui ravageoient la Mysie pendant la maladie de Constantin, roi des Bulgares. Ses armes eurent par-tout un succès étonnant. Les peuples admirerent sa bravoure, & le regardant comme un héros & comme un homme surnaturel, la plupart se rangerent sous ses drapeaux, & dans peu la fortune le fit chef d’une armée considérable.
Constantin effrayé de la rapidité de ses progrès, assemble promptement ses troupes ; il se fait porter à leur tête dans une litiere pour les commander contre l’usurpateur. L’ambitieux Lacane va au devant d’elles, leur livre une sanglante bataille, & en ayant taillé en pieces la plus grande partie, il tue le roi de sa main, & voit le reste des Bulgares se mettre sous son obéissance. Après cette victoire, il parcourt les principales villes du royaume qui n’hésiterent pas à lui ouvrir leurs portes. Ses forfaits furent justifiés par la réussite. Ce coupable heureux soumit tout à sa puissance,