délié, beaucoup de facilité à s’exprimer, un cœur faux & dissimulé, & une ambition sans bornes. Il étoit d’une figure avantageuse, sévere observateur des loix, imposteur, hypocrite, faisant servir la religion à ses desseins, mettant en œuvre les révélations & les visions pour s’autoriser ; effronté jusqu’à se vanter d’affermir l’autorité du pape, tandis qu’il la sappoit par les fondemens ; fier dans la prospérité, prompt à s’abattre dans l’adversité, étonné des moindres revers, mais après le premier moment de surprise, capable de tout entreprendre pour se relever ».
Rienzi se qualifioit, comme nous avons vu, chevalier-candidat du S. Esprit, sévere & clément libérateur de Rome, zélateur de l’Italie, amateur de l’univers, & tribun auguste. Ces beaux titres prouvent qu’il étoit un enthousiaste, dit l’auteur des Annales de l’empire, & que par conséquent il pouvoit séduire la vile populace ; mais qu’il étoit indigne de commander à des hommes d’esprit. Il vouloit en vain imiter Gracchus, comme Crescence avoit voulu imiter Brutus. Il est certain, dit l’auteur cité, que Rome étoit alors une république, mais foible, n’ayant de l’ancienne république Ro-