pour les exhorter à ne pas y laisser entrer Sigismond, & la guerre ouverte entre l’empereur & les Hussites annonce les plus grands malheurs.
L’empereur mit sur pied une armée de plus de 100,000 hommes, qui fut battue par-tout où elle voulut pénétrer en Bohème. Elle fit le siege de Prague ; elle le leva, après avoir perdu beaucoup de monde. Le duc de Baviere, qui étoit dans cette armée, en parle en ces termes à son Chancelier : « Nous avons attaqué les Bohémiens cinq fois ; tout autant de fois nous avons été défaits avec la perte de nos troupes, de nos armées & de nos machines & instrumens de guerre, de nos provisions & de nos valets d’armée. La plus grande partie de nos gens a péri par le fer, & l’autre, dans la fuite. Enfin par je ne sais quelle fatalité nous avons toujours tourné le dos avant d’avoir vu l’ennemi ». Il devoit ajouter que si l’empereur avoit su se concilier avec ces fanatiques, & les tolérer, il se seroit épargné une guerre sanglante. Sigismond, après avoir désolé la Bohème & perdu la plus grande partie de son armée, licentia ce qui lui restoit de troupes.
Zisca fut donc maître de la Bohème.