avec sa peau toute entiere, à Czaflaw, ville de Bohème, où il fut enterré dans la cathédrale. On mit sa massue de fer auprès de son épitaphe. L’empereur Ferdinand I passant un jour par cette ville, demanda de qui étoit cette massue & ce tombeau. Dès qu’on le lui eût appris, Fi, fi, s’écria-t il, cette mauvaise bête, toute morte quelle est depuis cent ans, fait encore peur aux vivans. À l’instant ce prince sortit de l’église, & partit. On voyoit encore cette massue en 1619, lorsque Ferdinand II remporta une victoire sur Fréderic V, électeur Palatin, que les Bohémiens avoient élu roi ; mais à leur retour, les Impériaux enleverent la massue, & effacerent l’épitaphe, qui étoit conçue en ces termes :
« Ci gît Jean Zisca, qui ne le céda à aucun général dans l’art militaire, rigoureux vengeur de l’orgueil & de l’avarice des ecclésiastiques, ardent défenseur de la patrie. Ce que fit en faveur de la république Romaine Appius Claudius l’aveugle, par ses conseils, & Marcus Furius Camillus, par sa valeur, je l’ai fait en faveur de ma patrie. Je n’ai jamais manqué à la fortune, elle ne