Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/292

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cloches de la ville ; & ayant pris les armes, ils vont attaquer le château ; ils tuent d’abord les gardes Polonoises, & après avoir forcé les portes, ils entrent dans la chambre de Griska le sabre dans la main, & la croix dans un autre. L’usurpateur voyant sa mort présente, crut la pouvoir éviter en sautant par la fenêtre dans la cour, à dessein de se sauver parmi les gardes qui y étoient encore sous les armes ; mais il fut arrêté.

Dès qu’il fut entre les mains des conjurés, ils déchirerent sa robe, en vomissant contre lui toutes sortes d’injures. Les uns le frappent au visage, les autres lui tirent le nez, d’autres lui arrachent la barbe. Ceux qui avoient mis de la rivalité à lui marquer le plus de respect, en mettoient ce jour-là à lui faire les injures les plus grossieres. L’état déplorable dans lequel le czar se voyoit, lui arracha des larmes. Plusieurs lui demandoient, d’un ton ironique, s’il étoit Demetrius, fils d’Yvan, & lui disoient qu’il falloit qu’il eût été inspiré par le malin esprit, pour avoir osé se dire de la famille impériale.

Griska reprit en ce moment sa fermeté ordinaire, & répondit : « Vous savez que je suis le véritable fils d’Yvan IV,