malgré la flotte Espagnole qui tenoit la mer. Tout Naples courut en foule pour le recevoir. Dès le lendemain, il prêta serment de fidélité au peuple, & fut proclamé généralissime de ses troupes. Il trouva la ville dans un état affreux, sans argent, & manquant de tout ; mais il rétablit l’ordre, & ramena l’abondance, en forçant la noblesse à abandonner la plupart des postes qu’elle tenoit à la campagne.
Il ne manquoit plus au duc, pour achever sa conquête, que de recevoir les secours que le cardinal Mazarin lui avoit promis. La flotte de France, commandée par le duc de Richelieu, arriva enfin dans les derniers jours de Décembre 1647, & battit celle d’Espagne ; mais après cette victoire, le duc de Richelieu déclara au duc de Guise qu’il ne débarqueroit point les troupes qui lui étoient destinées, à moins qu’il ne promît de travailler pour la France, en lui remettant le royaume de Naples lorsqu’il en auroit chassé les Espagnols. Le duc, qui n’agissoit que pour lui-même, & qui n’avoit d’autres vues que son intérêt particulier, rejetta ces conditions. Ainsi son ambition l’empêcha de retirer aucun avantage de l’arrivée de cette