échappa à une de ses esclaves, en colere contre Ribera, de dire que c’étoit violer tous les droits de la grandeur, de traiter comme esclave la femme du grand-seigneur. Il est vrai qu’elle se repentit bientôt d’avoir laissé échapper cette parole indiscrete, & c’est en vain qu’elle voulut s’en rétracter dans la suite. D’ailleurs Ribera s’étant caché derriere une fenêtre, avoit vu plus d’une fois, par les honneurs excessifs que les Turcs, lorsqu’ils n’étoient pas en la présence des chrétiens, renvoient à Zafira & à Osman, que ces prisonniers n’étoient pas des personnages ordinaires. Cette sultane étant tombée dangereusement malade en 1645, les chevaliers de Malte crurent qu’il étoit tems de lui déclarer qu’ils avoient appris de ses esclaves qui elle étoit. Cette découverte la mit en fureur ; elle déclama contre l’infidélité de ses domestiques, & enfin ne pouvant supporter sa douleur, elle mourut le 6 Janvier. Après sa mort, on employa divers moyens pour savoir la vérité de ses domestiques ; ils avouerent qu’elle étoit femme d’Ibrahim. On dressa un procès verbal qui ôtoit tous les doutes qu’on pouvoit avoir sur la qualité d’Osman.
Le grand-seigneur ayant appris la