Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/39

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Gobrias sachant son embarras, l’obligea de passer son épée au travers du corps du mage, dût-il les percer tous deux ensemble ; mais il le fit avec tant d’adresse & de bonheur, que le mage fut tué seul.

Dans le moment même, les mains encore ensanglantées, ils sortent du palais, paroissent en public, exposent aux yeux du peuple la tête du faux Smerdis & celle de son frere Patisithe, & découvrent toute l’imposture. Le peuple transporté de fureur, se jette sur tous ceux qui étoient du parti de l’usurpateur, & massacre tous ceux qu’il put rencontrer.

Quand la tyrannie des mages fut détruite, les sept conjurés convinrent de se trouver le lendemain dans un faux-bourg de la ville, & de déférer la couronne à celui dont le cheval henniroit le premier. Darius, fils d’Hystaspes, avoit un écuyer sort adroit, qui attacha la nuit auparavant une jument dans l’endroit où les prétendans à la royauté devoient se rendre ; y ayant mené le cheval de son maître, le lendemain il hennit le premier, & Darius fut roi.

L’empire des Perses étant affermi par cette révolution, la valeur des sept conjurés fut dignement récompensée ; le nouveau roi les éleva aux plus grandes