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Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/399

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tems. Il entretenoit les gens de son parti des rapines & des pillages qu’il faisoit sur les Turcs. Des communautés de la Dalmatie Vénitienne ne tarderent pas à se joindre aux Grecs. Pour arrêter des progrès qui commençoient à donner de l’ombrage, la bacha de Bosnie reçut ordre de faire avancer des troupes. Ces premiers détachemens furent défaits par les rébelles. Les Vénitiens étant soupçonnés d’être d’intelligence, il a fallu, pour détromper la Porte, qu’ils envoyassent des troupes contre eux. Les rébelles furent battus à leur tour : un Tartare porta en toute diligence à Constantinople des drapeaux, des étendards, des têtes, des nez, des oreilles, comme autant de trophées qui annonçoient une grande victoire ; elle n’avoit pourtant pas été décisive.

On livre de nouveaux combats ; les rébelles succombent véritablement, & laissent le champ libre. Mais bientôt le désespoir les ramene : ils se réunissent, chassent les Turcs des montagnes, & les obligent de se retrancher dans la plaine. Bientôt se forment de nouveaux partis dans la Basse-Albanie, dans la Morée, & aux environs de Misytra, l’ancienne Lacédémone, où les Grecs, ennemis