Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/448

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alloit attirer à la nation, & leur conseilla de ramener cet écervellé au bon sens & à la raison ; mais on ne suivit pas ses conseils. L’imposteur fit illusion à une grande foule de peuple : il n’en fut pas moins pris au bout d’un an. Le roi lui demandant par quel motif il avoit levé l’étendard du libérateur, il soutint hardiment qu’il l’avoit fait par l’ordre de Dieu. Il assura que si on lui coupoit la tête, on le verroit ressusciter aussi-tôt. Le roi étonné de cette confiance, voulut éprouver l’imposteur : on lui trancha la tête, & l’on reconnut que c’étoit un artifice de ce fourbe, qui, se voyant pris, préféra une mort douce au supplice qu’on lui auroit infligé. La nation porta la peine de son iniquité, car non-seulement on poursuivit ses sectateurs, mais on fit payer de grosses amendes à toute la nation. Cependant l’entêtement étoit si grand, que bien des gens persévérerent dans la vaine idée que cet homme sortiroit de son tombeau, & ressusciteroit comme il l’avoit promis, ce qui n’arriva pas. Maimonides, suivant la maxime des Juifs, qui croient que la mort est une satisfaction qu’on paie à Dieu, prioit que la mort de cet imposteur fût un sacrifice propitiatoire pour lui & pour tout Israël.