élevé à Adramyte jusqu’à l’âge de douze ans ; que celui qui passoit pour son pere se voyant près de mourir, avoit révélé le secret à sa femme, & lui avoit confié un écrit signé de la main de Persée, qui attestoit son origine, & qui devoit lui être remis lorsqu’il seroit en âge de sentir cette noble fierté, le partage de ceux qui sont nés près du trône ; que son mari l’ayant conjuré de tenir la chose absolument cachée jusques-là, elle avoit été très-fidelle à garder le secret, en le pressant de sortir du pays avant que ce bruit fût parvenu aux oreilles d’Eumene, ennemi déclaré de Persée, de peur qu’il ne le fît mourir.
Andriscus persuadé qu’on ajouteroit foi à son roman, & ressemblant d’ailleurs beaucoup à Persée par la figure & par la taille, s’imaginoit de trouver des esprits crédules, & exciter dans la Macédoine une grande révolution en sa faveur. Quand il vit que tout y demeuroit tranquille, il se retira en Syrie chez Demetrius Soter, dont la sœur avoit épousé Persée. Ce prince reconnut tout d’un coup le fourbe, il le fit arrêter, & l’envoya à Rome. Comme il ne produisoit aucune preuve de son illustre origine, & que son extérieur & ses manieres