Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/62

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de belles actions devoient lui acquérir, il se souilla des plus grands crimes ; il fit mourir le vieillard Hircan dans sa quatre-vingtieme année ; le grand-prêtre Aristobule, son beau-frere ; Joseph, son propre oncle ; Alexandre, mere de Marianne, son épouse, enfin cette belle & vertueuse Marianne elle-même, dont la mort l’accabla de regrets, & le déchira de remords pendant le reste de sa vie.

Il avoit eu deux fils de cette princesse digne d’un meilleur sort, Alexandre & Aristobule, élevés avec soin à la cour d’Auguste, & doués des qualités de leur mere. Hérode voyant en eux des objets importuns qui lui reprochoient sans cesse le meurtre de Marianne, fut facilement prévenu par les ennemis de ces deux princes. Il les accusa à Rome d’avoir eu dessein de lui ravir la couronne avec la vie ; ils n’eurent pas de peine de se justifier de cette calomnie atroce, & l’Empereur Auguste persuadé de leur innocence, les réconcilia avec leur pere. Mais ce Prince soupçonneux, qui méritoit plutôt le nom de cruel que celui de grand, se laissant encore prévenir contre ses enfans, les fit condamner à Beryte dans une grande assemblée, & se souille