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Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/68

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accablé sur la fin de ses jours, & qui sembloient proportionnés à ses crimes. Sa derniere maladie eut les symptômes les plus effrayans ; une chaleur lente, dit Josephe, qui ne paroissoit point audehors, le consumoit & le dévoroit intérieurement. Il avoit une faim si violente, que rien ne suffisoit pour le rassasier. Ses intestins étoient pleins d’ulceres ; de violentes coliques lui faisoient souffrir d’horribles douleurs. Ses pieds étoient enflés & livides ; ses aînes ne l’étoient pas moins. Les parties du corps que l’on cache avec plus de soin étoient si corrompues, que l’on en voyoit sortir des vers. Ses nerfs étoient tout retirés ; il ne respiroit qu’avec beaucoup de peine, & son haleine infectée faisoit reculer tous ceux qui s’approchoient de lui. On regarda cette maladie terrible comme un effet de la providence, qui, par ce châtiment, vouloit effrayer les monarques barbares & sanguinaires.

Les savans sont encore partagés sur l’origine de cet homme atroce. Josephe le fait Iduméen & étranger ; plusieurs modernes soutiennent que, quoiqu’il fût originaire d’Idumée, il étoit Juif de naissance, & que son pere & son aïeul avoient embrassé la religion judaïque ; d’ailleurs les