Aller au contenu

Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se passoit, & craignant que sa tendre épouse ne succombât à son affliction, lui dépêcha de nouveau son fidele confident, pour lui apprendre la vérité des choses, & la prier en même tems de ne rien changer dans sa conduite, de peur qu’on ne découvrît ce qui lui étoit si important de cacher pour mettre sa vie en sûreté.

Eponine connoissant la conséquence d’un pareil secret, continua toujours à répandre quelques larmes factices qui coûtent si peu aux femmes, & ne changea rien dans sa maniere de vivre ; mais sa tendresse ne faisoit qu’accroître son impatience, elle brûloit d’envie de voir ce cher mari qu’elle avoit pleuré si amérement. Elle va le trouver une nuit dans ces caves, revient sans être apperçue de personne, & se procura ce doux plaisir pendant sept mois. Comme elle ne pouvoit tenir cette conduite sans peine & sans danger, elle hasarda, pour s’épargner l’une & se soustraire à l’autre, de faire porter son mari dans la ville ; elle le fit envelopper dans des hardes, & le fit transporter dans sa maison. Les fréquentes visites qu’on rendoit à Eponine firent craindre aux deux tendres époux d’être découverts. Il fallut reporter Sa-