odieux ; les autres disoient qu’il n’étoit pas mort, quoiqu’il se fût donné un coup de poignard, qu’il avoit été enlevé, que sa plaie avoit été guérie (ce qu’ils prouvoient par un passage de l’Apocalypse), qu’il demeurait caché, & qu’il conservoit la vigueur de l’âge qu’il avoit au moment qu’il disparut.
À tant d’absurdités qui dégradent l’esprit humain, il faut joindre les prodiges qu’on crut avoir présagé sa mort. On prétend que les portes du mausolée d’Auguste s’étant ouvertes d’elles-mêmes une nuit, on entendit une voix qui appelloit nommément Néron, & que la même nuit la porte de sa chambre se trouva aussi ouverte. Dion assure qu’il plut du sang sur la montagne d’Albane, & en si grande abondance, qu’il y couloit comme des rivieres. Pline rapporte qu’en la derniere année de Néron, en vit, dans un endroit de l’Italie des prés & des oliviers séparés par le grand chemin, prendre la place les uns des autres. On vit aussi des rivieres remonter vers leurs sources ; & la mer s’étant beaucoup retirée du côté de l’Égypte, inonda une partie de la Lycie. Un tableau de 120 pieds de haut où Néron s’étoit fait peindre, fut brûlé du tonnerre. On attribua