été amené par les femelles qui ſont
inſtruites à aller dans les bois avec
un homme ou deux à leur conduite,
juſqu’à vingt cinq ou trente lieues,
chercher des Elephans ſauvages & quand
elles en ont trouvé elles font en ſorte
de les amener juſques proche de la
Ville dans un lieu deſtiné pour les recevoir,
c’eſt une grande place creuſée
en terre & revêtue d’une muraille
de brique qui la reléve, fort élevée,
il y a une ſeconde enceinte de gros
pieux d’environ quinze pieds de haut
entre leſquels il peut facilement paſſer
un homme & une double porte
de meſmes pieux & de meſme hauteur
qui ſe ferme par le moyen d’une
couliſſe de telle maniére que quand
un Eléphant eſt dedans, il n’en
peut ſortir, les Elephans femelles entrent
les premières, les autres ſauvages
les ſuivent & on ferme la couliſſe.
Ce même jour Monſieur Conſtans fit préſent aux deux Capitaines de pluſieurs porcelaines & ouvrages du Japon d’argent & autres curioſités.
Le Samedy vingt-quatriême je montay à cheval pour aller voir prendre les Elephans ſauvages.