mes arrivés au Cap de bonne eſpérance,
le Gouverneur Holandois leur fit beaucoup
d’amitié & leur donna une Maiſon
dans le jardin de la Compagnie fort propre
pour y faire des Obſervatjions, où ils
portèrent tous leurs Inſtrumens de Mathématique ;
mais comme je ne reſtay que
ſix ou ſept jours dans ce lieu là, ils n’eurent
pas le temps d’en faire un grand nombre,
ces bons Peres m’ont été d’un grand
ſecours dans mon voyage juſqu’à Siam,
par leur piété, leurs bons exemples, &
l’agréement de leurs converſations, j’avois
la conſolation que preſque tous les
jours on diſoit cinq ou fix Meſſes dans le
Vaiſſeau, & j’avois fait faire une Chambre
exprés aux Pères pour y dire la Meſſe ;
Toutes les Fêtes & les Dimanches nous
avions prédication ou ſimple exhortation,
le Pere Tachart l’un d’eux, faiſoit trois
fois la ſemaine le Catechiſme à tout l’équipage,
& ce même Pere a fait beaucoup
de fruit dans tout le vaiſſeau, Car s’entretenant
familiérement avec tous les Matelots
& les Soldats, il n’y en a pas eu un,
qui n’ait fait ſouvent ſes dévotions, il accommodoit
tous les démêlés qui y ſurvenoient,
il y avoit deux Matelots huguenots,
qui par ſes ſoins ont abjuré l’héréſie
entre les mains du Pere Fontenai qui étoit
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