Roy, qui juge toutes les affaires concernant
les Marchands & les Etrangers ;
en ſon abſence, c’eſt ſon Lieutenant,
& en l’abſence des deux, une manière
d’Eſchevins. Il y a un Officier prépoſé
pour les tailles & tributs auquel on s’adreſſe,
& ainfi des autres Officiers. Aprés
que les affaires ſont diſcutées on les
fait ſçavoir aux Officiers du dedans du
Palais, qui en avertiſſent le Roy eſtant
lors ſur un Trône élevé de trois braſſes,
tous les Mandarins ſe proſtetnent la face
contre terre, & le Barcalon ou autres
des premiers Oyas, rapportent au Roy
les affaires & leurs jugemens, il les confirme,
ou il les change ſuivant ſa volonté,
c’eſt à l’égard des principaux procés,
& tres-ſouvent il ſe fait apporter les procés
au dedans du Palais, & leur envoye
ſon jugement par écrit.
Le Roy eſt tres-abſolu, on diroit quaſi qu’il eſt le Dieu des Siamois, ils n’oſent pas l’appeller de ſon nom. Il châtie tres-ſeverement le moindre crime ; car ſes Sujets veulent eſtre gouvernez la verge à la main, il ſe ſert même quelquefois des Soldats de ſa garde pour punir les coupables quand leur crime eſt extraordinaire & ſuffiſamment prouvé. Ceux qui ſont ordinairement employez