Page:Chaumont - Relation de l'ambassade de Mr le Chevalier de Chaumont à la cour du Roy de Siam, 1733.djvu/96

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du Voyage de Siam.


& qu’on les regarde déjà comme mariez, le mariage ſe peut rompre, & on ne peut encore accuſer devant le Juge, ny les uns ny les autres, s’ils ſe ſeparent après cette ceremonie.

Quelques jours après les parens de l’homme le vont preſenter, & il offre luy-même plus de boſſettes qu’auparavant ; l’ordinaire eſt qu’il y en ait dix ou quatorze, & lors celuy qui ſe marie demeure dans la maiſona de ſon beaupere, ſans pourtant qu’il y ait conſommation, & ce n’eſt que pour voir la fille & pour s’accoûtumer peu à peu à vivre avec elle durant un ou deux mois ; après cela tous les parens s’aſſemblent avec les plus anciens de la caſte ou nation ; ils mettent dans une bourſe, l’un un anneau & l’autre des bracelets, l’autre de l’argent ; il y en a d’autres qui mettent des pièces d’étoffes au milieu de la table : enſuite le plus ancien prend une bougie allumée & la paſſe ſept fois au tour de ces preſens, pendant que toute l’aſſemblée crie en ſouhaitant aux Epoux un heureux mariage, une parfaite ſanté & une longue vie, ils mangent & boivent enfuite, & voilà le mariage achevé. Pour la dot c’eſt comme en France, ſinon que les parens du garçon portent ſon argent aux parens de la fille, mais tout cela revient à un ;