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Découv. de la Maison

lui en apprendre le peû de ſureté, que de quelque ennemi veritablement redoutable. C’étoit les Romains, qui devoient lui donner cette fatale leçon. Mais choſe incroyable ! Telle étoit la lacheté devenuë une ſeconde Nature dans les Tarentins, qu’ils l’avoient deja reçue, qu’ils refuſoient encore de ſe départir de la maxime, de laiſſer à d’autres les peines, & les périls de la Guerre. Lorsque Pyrrhus voulût les aſſujétir à quelque diſcipline, pour les mettre en êtat, de l’aider à les défendre, peû s'en fallût, qu’ils ne le regardaſſent plutot, comme un ennemi venu pour les tourmenter, que comme un Allié accouru pour les ſauver.

La même Moleſſe, qui avoit tari dans leur cœur j’uſqu’à la ſource de tout ſentiment généreux, avoit fait perdre à leur eſprit tout genre de ſolidité. On a remarqué des Tarentins, que leur Kalendrier avoit plus de Fêtes que de Jours[1]. Uniquement occupés de tout ce qui n’eſt fait que pour diſſiper, & pour diſtraire, ils paroiſſoient être devenus incapables d’accorder la moin-

  1. Ἐορτας ϖλειᴕς ϰατ’ ετος ἧ τας ἡμερας. Strabo lib. VI.