IV.
LE CIMETIÈRE ST. LOUIS.
A guillotine fut importée en France
au moment où le tribunal révolutionnaire
allait être établi à Paris. Le Dr. Guillotin, occupé de recherches scientifiques, n’avait pour
but, en indiquant ce mode de supplice,
qu’un projet tout philanthropique,
celui de diminuer les souffrances
des condamnés, et de faire disparaître l’idée d’infamie
attachée aux autres peines. Mais lorsqu’on songe au rôle affreux
de cette affreuse machine, venue au monde en même
temps que les bourreaux et les assassins dont elle devait être
le complice et le serviteur fidèle, on ne peut trop s’étonner
des étranges coïncidences, des rapprochemens effrayans qu’il
y a dans la marche de certains évènemens, qui s’appellent
les uns les autres dans les profondeurs de la pensée providentielle
comme l’abîme appelle l’abîme…
Cette réflexion nous est suggérée par une autre coïncidence du genre terrible, qui s’est présentée dans l’histoire des ravages du choléra à Québec. La fabrique de Notre Dame hésitait depuis longtemps à faire l’acquisition d’un terrain en dehors des murs de la ville pour y faire une espèce de Père-Lachaise, l’accroissement de la population rendant depuis longtemps insuffisant le vieux cimetière dit des Picotés, situé au centre de la