VI.
TOUT CHEMIN MÈNE À ROME.
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OUISE était assise à la fenêtre de sa mansarde. C’était le soir. La chaleur excessive des jours précédens s’était abaissée par degrés. Un orage qui venait de passer sur la ville, avait purifié l’atmosphère. L’eau coulait encore par torrens dans la petite rue étroite et d’une pente
abrupte, le soleil couchant dorait les nuages refoulés vers l’horizon,
et qui s’éloignaient en grondant, une teinte d’un vert éclatant couvrait les belles campagnes de Beauport et de Charlebourg,
et l’on aurait pu compter les maisons blanches éblouissantes
qui parsemaient le paysage, rapproché par un effet
magique de lumière. Si elle avait pu oublier le fléau qui
n’avait pas encore cessé ses ravages, la jeune fille se serait
presque sentie heureuse en aspirant l’air frais et humide, qui
lui arrivait à travers les branches du lilas de son petit jardin,
et les fleurs qu’elle cultivait sur l’appui de sa fenêtre. Mais
sa poitrine avait peine à se dilater au souffle de la brise, et
ses yeux distraits ne jouissaient qu’à demi du gracieux épanouissement
de la nature. De longs soupirs agitaient son sein,
et de grosses larmes demeuraient suspendues à ses paupières,
comme les gouttes de pluie aux feuilles des roses.