Page:Chauvet - L Inde française.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XXII

LA LÈPRE ET LA LÉPROSERIE


Parmi les établissements de notre colonie, il en est un que je ne saurais passer sous silence, bien que la visite que j’y ai faite ne m’ait laissé que de pénibles souvenirs. Je veux parler de la léproserie.

La lèpre est un des fléaux qui déciment les populations de l’Inde. Elle était très-répandue en Europe et en Asie aux temps les plus reculés. Elle a complètement disparu de l’Europe ; mais elle est restée dans l’Inde. Manou en fait état dans son livre comme constituant un vice rédhibitoire.

Il cite cette hideuse affection parmi les causes qui autorisent une seconde épouse. « L’Indien, dit le législateur, peut avoir deux femmes quand la première est stérile, acariâtre ou lépreuse. » Que d’époux auraient une raison plausible pour contracter une seconde alliance si notre loi leur permettait de s’appuyer sur la maussaderie de leurs femmes !