Page:Chauvet - L Inde française.djvu/171

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On va s’y reposer, le dimanche, des préoccupations, sinon des fatigues de la semaine, et les propriétaires de ces oasis y amènent régulièrement les capitaines et les subrécargues des navires qui leur sont consignés.

Il y a donc toujours nombreuse société sur ce point, auquel la verdure et l’eau procurent une fraîcheur relative. On s’y livre à des festins qui rappellent, par le nombre des mets et la qualité des vins, les noces de Cana. On joue, pendant les heures du milieu du jour, parce que les cartes sont de toutes les fêtes dans l’Inde ; puis, dès que le soleil est sur son déclin, tout le monde va faire une longue promenade sur l’eau.

Je ne sais pas de plus agréable spectacle que celui de toutes ces barques sillonnant l’immensité du lac tranquille, ornées de pavois reflétant dans l’eau leurs vives couleurs, ayant, chacune, une équipe de rameurs mis en gaieté par un bon dîner et chantant avec plus ou moins d’ensemble des refrains appropriés à la circonstance.

Si la rive du lac la plus proche de Pondichéry appartient, à peu près entièrement, à l’élément européen, les trois autres rives ont aussi leurs visiteurs assidus. Ce sont les Indiens qui viennent là dans le but de se distraire et qui s’amusent à leur manière.

À certaines époques de l’année, j’ai vu de grandes réunions d’indigènes et même des cérémonies religieuses qui ne manquaient ni de charme ni d’originalité. Par exemple, sur une grande barque pontée, des brahmes se