notable amélioration dans le service de la police en pliant ses pions à une discipline toute militaire.
Quelle chance, en sa double qualité de maire et de chef de la sûreté d’être partout et de se mêler à tout, et comme F… tirait parti de la situation !
Les dîners du Grand-Étang n’avaient pas de plus joyeux convive. Pour varier ses plaisirs F… allait de Sans-Gêne à Constantine, de Constantine à Fantaisie, de Fantaisie ailleurs. Il tenait à ne rendre jaloux aucun de ses administrés et se partageait entre eux avec une équité digne de Salomon.
C’était en même temps un chasseur émérite, et pendant bien des années il s’est procuré le facile plaisir de massacrer un gibier que, sauf quelques amateurs, personne ne songe à tuer, et qui est d’une telle abondance qu’on ne sait à quelle volée donner la préférence de ses coups de fusil.
Mais la chasse, la petite s’entend, est dangereuse dans la péninsule, où l’insolation tue plus d’Européens que le climat et la maladie. La passion de la chasse fait oublier les précautions les plus élémentaires, et un coup de soleil est mortel.
J’ai vu disparaître de ce monde plusieurs de mes compatriotes, jeunes, pleins de santé et très-vigoureux, qui, pour ne s’être pas garanti suffisamment la tête, ont succombé à des insolations. Ceci explique pourquoi F…, une fois remarié, a renoncé à la chasse.