Page:Chauvet - L Inde française.djvu/195

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toute sa cargaison ; il échappa seul au naufrage et gagna la côte voisine à la nage.

Une autre fois il fut pris en flagrant délit de traite, mis en prison, jugé et condamné à être pendu. Il descella les barreaux de sa prison et se sauva au moment décisif, non sans avoir assommé d’un coup de poing un gardien qui avait eu l’imprudence de le poursuivre.

Il ne s’arrêta que lorsqu’il fut loin de tout centre habité et s’assit sur une pointe de rocher afin de se reposer et de réfléchir. Le résultat de ses réflexions fut que n’ayant ni vivres, ni argent, ses vêtements tombant en loques et se trouvant dans l’impossibilité de les remplacer, il aurait tort de se préoccuper de rien et qu’il fallait laisser à la Providence le soin de pourvoir à ses besoins.

C’est ce qu’il fit, aidant la Providence, lorsque la soif ou la faim le tourmentait trop, mangeant de l’herbe ou des fruits sauvages et s’abreuvant à un ruisseau d’eau bourbeuse et saumâtre qui faisait semblant de couler près de l’endroit où il aurait planté sa tente s’il en avait eu une.

Trois jours se passèrent ainsi sans amener de changement dans sa situation. À l’expiration des trois jours, il s’interrogea de nouveau pour savoir ce qui lui restait à faire. Il se répondit que, la Providence lui tenant rigueur, il n’avait plus qu’à se laisser mourir de faim.

Il grava ce programme dans sa tête et commença à le