Page:Chauvet - L Inde française.djvu/27

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de maisons dont les rez-de-chaussée inhabités remplissent l’office de nos caves ; on y entasse tous les débarras imaginables. Il y a fort peu de fenêtres ouvrant sur la voie publique, et ces fenêtres sont presque toujours grillées.

Ne sachant comment tuer le temps dans cette immense ville, j’obéis au sentiment de curiosité qui pousse l’homme vers l’inconnu. J’ai toujours eu pour principe, lorsque je m’engage à travers une ville pour la première fois, de me laisser aller au caprice de mon imagination, de suivre la première voie venue et de ne demander mon chemin à personne.

Je m’égare, le plus souvent : cela va sans dire ; je perds un temps infini à m’orienter ; parfois, je ne sais où donner de la tête, et, en essayant de me dégager, je m’enfonce de plus en plus dans un dédale de rues sinueuses ; ce n’est qu’à bout de fatigue et de patience que je me décide à me renseigner.

Au Caire, je pouvais sans crainte me risquer dans la ville, car j’étais certain de me retrouver sans l’aide de personne. Je parcourais les rues et les places, je traversais les marchés et les bazars, allant droit devant moi, et je finissais par apercevoir, après une course plus ou moins longue, l’une des portes de la ville.

Or, à chaque porte se tient une station d’âniers ; j’enfourchais un bidet, et, moyennant un franc pour la course et un batchis de quelques centimes, le petit