tiens une très-active correspondance avec mes amis de Pondichéry ; j’ai gardé d’eux le meilleur souvenir ; de leur côté, chaque jour me prouve qu’ils n’ont point oublié leur amie Sarah, la petite-fille de M. de Touffreville, l’un des bons gouverneurs de notre chère colonie.
— Quoi ! vous êtes de la famille de Touffreville ? lui dis-je. Votre parenté avec le digne colonel qui gouvernait Pondichéry en 1793 est un titre de plus à l’affection de tous vos compatriotes.
— Nous avons beaucoup à causer, ajouta-t-elle gracieusement : il me serait donc très-agréable de reprendre cette conversation à l’heure du repas.
— Je suis à vos ordres, Madame, et si vous voulez bien m’autoriser à partager votre dîner en vous offrant le mien, nos cuisiniers et nos dobachis s’entendront bien vite pour le service.
Quelques heures plus tard, nous nous assîmes à la même table, lady G… et moi, et je passai l’une des plus agréables soirées de mon séjour dans l’Inde. Elle ne fut interrompue que par le signal du départ.
Ma charmante commensale, allant en palanquin plus vite que moi avec ma lourde voiture, je lui laissai prendre les devants. Je la retrouvai, deux jours après, aux Nelghéries, dans une adorable villa enfouie sous les fleurs. Je la rencontrai plus tard à Paris ; elle me présenta au général G…, qui me fit un fort aimable accueil,