Page:Chauvet - L Inde française.djvu/324

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affection. Le mois que je passai aux Nelghéries, les quelques jours de mon excursion dans le Tanjaour, un autre mois consacré à remplir une mission au Bengale donnèrent à la médisance le temps nécessaire pour produire tout son effet.

Il m’aurait suffi d’une courte explication pour changer l’état des choses et bouleverser le complot. Je dédaignai de la demander et je m’arrangeai pour qu’on ne me l’offrit point. À partir de cette époque, je ne reçus plus que les visites de quelques amis restés fidèles ; je rompis ouvertement, non-seulement avec les malveillants mais aussi avec les indécis et les poltrons. Seuls, les Indiens me témoignèrent une touchante sympathie pour la part très-active que j’avais prise à la mesure qui avait consacré leurs droits en diminuant leurs charges.

Je n’assistai donc plus aux dîners du gouvernement que comme un invité ordinaire, à titre officiel, et lorsqu’il ne me fut pas possible de décliner l’invitation. Je m’abstins désormais de paraître à ces bals dont j’étais autrefois le commissaire obligé. Les dix-huit mois que j’avais vécu dans l’Inde commençaient même à me peser beaucoup, et je rêvais à une combinaison qui me permit de reprendre la route de France lorsqu’une indisposition vint à mon aide.

Cette indisposition n’était qu’un prétexte, mais je