Page:Chauvet - L Inde française.djvu/333

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séjour qui devait être de courte durée, je me dirigeai vers la demeure d’un honorable négociant français, établi à Madras depuis longtemps, et pour lequel j’avais une lettre de recommandation et de crédit. En même temps que la banque et les opérations d’importation et d’exportation, M. Lecot exerçait les fonctions de vice-consul de France dans ce port. Ses compatriotes sont unanimes pour louer la façon dont il remplit cet important mandat.

Généreux autant que riche, M. Lecot est venu en aide à bien des misères. Le titre de Français était à ses yeux un titre à sa bienveillance. Il eut l’obligeance de me conduire lui-même à l’agence de la malle afin d’arrêter mon passage sur le paquebot attendu le lendemain, de Calcutta. J’acquittai le prix du transport jusqu’à Marseille, et, tranquille de ce côté, je m’apprêtai à prendre congé de mon guide en le remerciant de sa complaisance, mais l’excellent homme ne l’entendait pas ainsi.

— Il est à peine dix heures du matin, me dit-il, vous avez toute la journée à vous. Je veux que vous déjeuniez avec moi.

J’essayai vainement de décliner cette offre.

— Je n’admets point de défaite, ajouta-t-il ; vous me désobligeriez fort en n’acceptant point. Nous irons déjeuner à ma villa, qui est à trois milles de la ville ; je vous présenterai à ma femme et à ma famille. Je vous