Page:Chauvet - L Inde française.djvu/338

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nulle part et n’est pas assimilé à un laquais, parce qu’il n’a pas la bourse très garnie.

Parvenu à Aden, notre steamer reçut à son bord un supplément de voyageurs provenant de la malle accessoire de Maurice. Quelques-uns des nouveaux venus étaient Français et arrivaient en ligne directe de l’île de la Réunion ou de Madagascar ; parmi eux se trouvait un autre prélat, Mgr Desprez, évêque de Saint-Denis, qui se rendait également à Rome.

Mgr Desprez, qui occupe depuis près de vingt ans le siège archiépiscopal de Toulouse, était jeune à l’époque où je fis sa rencontre à Aden, paraissait fort instruit et aimait beaucoup à causer. Sa conversation était aussi variée qu’élégante.

Notre traversée de la mer Rouge et le voisinage de l’Arabie servirent de texte à nos entretiens. Prenant pour base de sa démonstration la position qu’occupe la fontaine de Moïse, il m’indiqua l’endroit où avait dû passer le peuple hébreu, fuyant la persécution, et où l’armée de Pharaon fut engloutie par la marée montante.

Vers la fin de janvier 1854, lorsque nous débarquâmes à Suez, nous trouvâmes sur ce point, où se condensent la chaleur du désert et celle de la mer Rouge, une température inconnue aux habitants de la haute Égypte. Le froid était très-vif et même rigide. La boue qui couvrait les rues s’était congelée. Çà et là,