Page:Chauvet - L Inde française.djvu/346

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pieds à la tête, il ne me reconnut pas d’abord et me prit certainement pour un boyard.

Dès que je lui dis mon nom, il me sauta au cou et nous nous embrassâmes cordialement.

— Vous arrivez à propos, me dit-il, je liquide ma ferraille. Allons à mon petit cabanon d’Endoume.

— Mais votre boutique ?

— Je la ferme en votre honneur. Le jour où vous arrivez est un jour de fête.

Et le brave garçon m’entraîna à Endoume où il me présenta à sa jeune femme et à deux adorables petites filles, qui, comme leur père, sont devenues des artistes distinguées.

Je passai dans ce cabanon une journée heureuse. Pour donner au repas de la couleur locale, mon hôte m’offrit des coquillages, la bouillabaisse, la brandade et l’ayoli, plats nationaux de la Provence maritime ; on chanta, on rit, on but à tout et à tout le monde, et chacun se montra d’une gaîté un peu folle.

Trois jours plus tard, je reprenais mes promenades sur le bitume du boulevard, heureux d’y être revenu, mais ne regrettant pas de m’être indianisé pendant près de deux ans.


FIN.