Page:Chauvet - L Inde française.djvu/47

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et inféconde. Ah ! votre Paris ! votre Paris ! Quelle ville incomparable, ville de travail et de plaisirs, ville où la vie ressemble à un tourbillon, mais où l’on vit réellement, parce que son activité vous fascine et vous entraîne, et que, pareille à un kaléidoscope, elle change sans cesse de tableaux et d’aspect.

— Cependant, en Égypte, vous avez le calme, la contemplation…

— Et la chaleur, interrompit-il vivement, une chaleur intolérable, persistante, éternellement la même.

À l’époque des inondations périodiques, cette promenade n’est qu’un lac immense ; le reste du temps, on dirait qu’elle se dissout en poussière. Je sais ce que vous allez me dire, vous que j’ai connu paresseux. Vous avez le droit de vous rejeter dans le passé et de faire reparaître devant vous une époque pleine de grandeur et de poésie. Sans doute, et c’est bien quelque chose que d’être prince et de se dire : « Je descends, ou du moins je le suppose, des califes Fatimites qui fondèrent la Victorieuse », que l’un de nos aïeux, le vaillant Saladin, entoura de fortifications formidables. Mais quand je vous aurai fait voir les pyramides, la vallée des Tombeaux, les greniers de Joseph, et, si vous en avez la patience, nos quatre cents mosquées, vous aurez tout vu et vous conviendrez avec moi que ces rues étroites et tortueuses et ce far niente forcé sont de pitoyables distractions.