Page:Chauvet - L Inde française.djvu/58

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cieux des filles de l’Archipel ; d’autres les cheveux enroulés dans des cordons de sequins ; celles-ci enfin n’ayant d’autre parure que quelques fleurs coquettement placées dans leurs torsades, mais toutes empruntant à ce costume qui fait valoir les formes, une grâce charmante.

Ces adorables créatures nous servirent le café à la turque, puis nous offrirent des pipes et du tabac. Sur un signe du maître, l’une d’elles chanta, tandis que quatre de ses compagnes l’accompagnaient sur la ghuzla.

La musique turque est d’une grande monotonie ; je trouvai l’air ennuyeux, mais la voix de la chanteuse tempérait cet ennui ; cette voix était fraîche et d’une justesse parfaite. Je la complimentai par geste, et elle me remercia en portant en même temps sa main à sa bouche et à son cœur.

Après le café, on nous donna des glaces, des sorbets, du punch glacé mélangé de fruits confits, dont le goût est fort agréable, mais dont on se fatiguerait bien vite.

Tout en tenant compagnie à Sadyck, qui était un fumeur intrépide, je jetais souvent les yeux vers l’une de ses femmes, plus grande que les autres.

Au point de vue de l’art plastique, c’était certainement la plus belle de celles que je voyais. Son admirable chevelure noire retombait en bandeaux ondulés sur de splendides épaules. Elle paraissait avoir seize