Page:Chauvet - L Inde française.djvu/84

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Le consul et le général trouvèrent excellent tout ce qu’on leur offrit. Mais ils firent une piteuse grimace lorsqu’on apporta la carte à payer, qui atteignait un total hors de toute proportion avec les prix auxquels sont cotées partout les consommations de ce genre.

Chacun s’exécuta cependant, car il n’y a point à réclamer avec les exploitants anglais qui ont su donner à l’argent, dans l’Inde, une valeur décuple de celle qu’il représente à Londres.

Une demi-heure de repos et l’absorption du lunch nous ayant complètement remis, nous nous levâmes pour reprendre notre promenade. Je partis avec l’amiral, sa femme et sa fille, laissant aux prises le général et le consul, qui s’étaient remis à parler des Grecs et, comme toujours, ne s’entendaient pas sur cet intarissable sujet.

Quand nous revînmes pour prendre nos compagnons de route et rentrer avec eux à bord du steamer que chauffait sur rade et avait arboré le pavillon de partance, le général F… était seul et fumait philosophiquement une grande pipe.

— Et G… ? lui demanda l’amiral.

— Il était là il y a dix minutes. Il me parlait des héros de la Grèce ; je lui ai dit que c’étaient aussi les héros de la carte biseautée : il a pris la mouche et m’a quitté de fort mauvaise humeur.