Page:Chavette - Les Petites Comédies du vice, 1890.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soin de s’inonder d’odeurs ? Je vous le demande.

Monsieur. — Je n’en sais rien.

Madame. — Vous n’avez même pas le bon sens de Toinette, notre cuisinière.

Monsieur. — Grand merci !

Madame. — Dame ! que fait-elle quand l’été lui donne à douter de la fraîcheur du poisson ? Elle nous l’accommode à la provençale… à l’ail… une odeur chasse l’autre. — Vous voyez bien que ce n’est pas sans raison que cette dame se couvre d’odeurs.

Monsieur. — Ne vas-tu pas dire qu’elle est aussi à la provençale ?

Madame. — Je le préférerais ; l’ail entête moins que le patchouli.

Monsieur. — Oui, mais le patchouli est une odeur reçue dans tous les salons.

Madame. — Les salons n’en sont que plus à plaindre. — Ah ! Je comprends pourquoi le mari de cette dame prise du tabac par poignées ; car ce doit être son mari que ce grand sec qui est là avec sa bouche en cœur et sa main en pigeon vole.

Monsieur. — Il fait ce que nous devrions faire : il écoute attentivement la pièce.

Madame. — Avec ça qu’elle est amusante cette pièce ! Je n’en comprends pas un mot.

Monsieur. — Si tu écoutais un peu… au lieu de tant parler.

Madame. — Alors on ne peut donc plus ouvrir la bouche ?

Monsieur. — Je ne veux pas dire cela… mais il est d’usage, la toile levée, d’écouter les artistes…