Page:Chavette - Les Petites Comédies du vice, 1890.djvu/238

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— Mais, dame ! il s’y était presque engagé avec tous ses beaux discours sur l’avenir.

— Le fait est qu’il aurait mieux fait de se taire que de venir troubler l’imagination de pauvres gens résignés.

— Et puis il aimait votre enfant… Pourquoi n’aurait-il pas songé à le mettre sur la même ligne que ses cousins héritiers ?

— Des cousins qu’il n’avait jamais vus !… Ils ne s’attendent guère à cette tuile d’or. Ah ! il est des gens qui ont de la chance !

— Pourquoi ne seriez-vous pas du nombre ? Qui vous a dit qu’il ne vous a pas laissé cette maison que vous occupez ?

— Elle ne rapporte que dix-sept mille francs.

— Eh bien, dix-sept mille francs de plus ou de moins ne feront pas bondir les héritiers.

— D’autant plus que la maison a besoin de beaucoup de réparations. Ce bon M. de Bambriquet avait confiance en son portier, qui gérait à faire pitié. Pourvu que sa loge soit en bon état, il se fiche pas mal que les locataires pâtissent. En voilà un qui ne ferait pas long feu dans son trou si la maison était à moi ! C’est comme la locataire du premier, madame de Lestranglé, une pimbêche fière comme un plumet ! Elle marcherait presque sur le pauvre monde !… Que la maison soit à moi un instant, et je lui flanque congé, avec d’autant plus de joie, qu’elle a fait d’énormes frais dans son local. Crac ! le lendemain l’écriteau à louer, avec trois mille francs d’augmentation. Puisque la maison a besoin de réparations, autant qu’elles soient payées par les locataires.