Page:Chavette - Les Petites Comédies du vice, 1890.djvu/299

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L’ami. — Et avec d’autant plus de tranquillité qu’on sait que sa femme ne reste pas seule à la maisons, où la solitude pourrait lui donner de mauvaises pensées. Pourvu qu’il rentre à l’heure indiquée, on n’en demande pas plus au mari. Et quelles économies de toilette pour l’époux d’une femme qu’un architecte amène à préférer son foyer aux bals et aux soirées !

Le mari. — La toilette rend Pauline folle.

L’ami. — Ils auront dû causer toilette pendant les deux heures de grotte… car ils y sont restés pendant deux heures, m’avez-vous dit ?

Le mari. — Je vous répète que, dans la fureur, on ne se rend pas bien compte du temps.

L’ami. — Admettons une petite heure seulement.

Le mari. — Si vous le voulez.

L’ami. — Pour toute épouse qui a son architecte, la toilette devient donc forcément modeste : c’est tout au plus s’il reste au mari à payer à sa femme quelques robes foncées pour se glisser dans l’ombre.

Le mari. — Il fera chaud quand Pauline renoncera à la toilette…

L’ami. — Il ne faut jamais jurer de rien sur une femme qui a son architecte.

Le mari. — Ou qu’elle sacrifiera le bal ; elle ne rêve que valse à deux temps.

L’ami — Avec un architecte, la valse à deux temps n’a qu’un temps ; cet état est casanier, — ou s’il fréquente les salons, c’est dans le monde offi-