Page:Chavette - Les Petites Comédies du vice, 1890.djvu/73

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votre demoiselle !!! — Si elle cherchait un mari dans les vidames, elle resterait peut-être longtemps à boire du thé, en attendant pareille aubaine ! Vous savez, pour ce que j’y tiens, mettons que vous n’avez pas connu mon Adolphe… je trouverai toujours bien à le caser, il est assez morceau friand pour que les demoiselles ouvrent la bouche. — Au reste, je m’attendais à un affront pareil ! Quand Adolphe est venu m’annoncer la catégorie de son infante, je lui ai dit tout de suite : « Méfie-toi, ces gens-là nous regardent d’en haut, ils se figurent que le soleil a été créé pour eux et, si on les laissait faire, ils afficheraient : Demain, grande fête nationale, On tirera sur le peuple. » — Ah ! je vois clair, moi, et vous vous trompez, si vous croyez m’avoir bouché l’œil avec votre thé. Cherchez ailleurs marchand pour votre demoiselle… Quant à moi, vous pouvez m’embrasser, car c’est la dernière fois que je fiche le pied chez vous et, si jamais quelqu’un vient vous dire : « Tiens ! j’ai vu Michu arrêté à la porte de votre hôtel ! », vous répondrez sans hésiter : « Alors, c’est qu’il saignait du nez ».

1863